Bonjour à tous,

 

Avant de vous parler plus en détail de la pédagogie Montessori, nous allons d’abord vous en dire plus sur la femme extraordinaire qui en est à l’origine.

 

Maria Montessori est née le 31 août 1870, dans une famille italienne aisée. Dans un contexte où les enfants n’avaient aucun droit, aucune place dans la société. Maria a reçu une éducation stricte par son père qui avait un poste dans la fonction publique, sa mère, quant à elle, était plus « souple » et respectera toujours sa liberté. Ce qui permettra à Maria de devenir cette femme de caractère, sûre d’elle et de ses choix.

 

Ses parents espéraient qu’elle devienne enseignante mais à l’âge de 14 ans, elle se découvre une passion pour les mathématiques et décide d’intégrer une école technique pour garçons. Elle y découvre alors la biologie, une révélation, qui lui donnera envie de se lancer dans la médecine. À l’époque, cette filière était exclusivement réservée aux hommes, malgré tout, une fois son diplôme en poche, elle tente de faire bouger les choses et suite à plusieurs refus, à 22 ans, elle fait une demande auprès du Pape qui accepte de la rencontrer et lui autorise personnellement d’intégrer l’école de médecine.

 

Son père qui était contre, lui coupe alors les vivres, démunie, Maria ne se laisse pas abattre et va décrocher toutes les bourses pour pouvoir financer ses études.

 

Pendant son cursus, elle est la seule femme et certains cours, comme ceux de la dissection, lui sont malheureusement interdits. Là encore, elle n’hésite pas à contrer les règles, en se rendant la nuit, à la morgue, pour disséquer elle même des cadavres.

 

En 1896, à 26 ans, Maria Montessori devient une des premières femmes diplômées de médecine d’Italie. Brillante, elle sera même major de promo et reconnue comme un médecin de très grand talent.

 

S’en suivent deux ans de poste à la clinique psychiatrique de l’université de Rome. Elle y étudie le comportement d’enfants « retardés mentaux ». C’est là qu’elle découvre que ces petits patients vivent dans de tristes conditions et n’ont par exemple aucun jeu à leur disposition, alors qu’ils ont besoin d’actions pour progresser et de manipuler pour développer leur intelligence. Elle constatera l’instinct humain de se mettre au travail et du besoin naturel de l’enfant d’acquérir de nouvelles connaissances.

 

Parallèlement, elle découvre les recherches de Jean Itard (1774-1838), médecin, inventeur de l’otorhino- laryngologie, qui travaille auprès de sourds-muets et notamment ses écrits sur Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron, ainsi que ceux d’Édouard Séguin (1812-1880), pédagogue français auprès d’enfants « idiots », à Bicêtre, auteur de Hygiène et éducation des idiots publié en 1846.

 

Suite à ces découvertes, elle consacrera sa vie à l’émancipation des enfants.

 

En 1898, elle tombe enceinte d’un confrère en psychiatrie mais avoir un enfant hors mariage est à l’époque inconcevable. Sa grossesse est donc tenue secrète avec le soutien de sa mère. Elle accouche d’un petit Mario à l’étranger et le place en famille d’accueil, dans une ferme. Elle ira le voir le plus souvent possible sans lui avouer qui est elle, c’est bien plus tard, qu’elle lui racontera son histoire avant d’obtenir sa garde, lorsque Mario aura 12 ans.

 

Poussée par sa mère, Maria décide de reprendre ses travaux. Elle revient à Rome, reprend ses recherches et décide à partir de 1900 de se consacrer à la pédagogie. Elle utilisera ses recherches pour mettre à disposition de ses petits patients «déficients» du matériel. Après quelques temps, elle présentera ses enfants aux concours scolaires et découvrira que ces derniers ont obtenu de meilleurs résultats que les enfants considérés comme « normaux ».

 

L’année suivante, elle commence à s’intéresser aussi aux enfants « normaux ». Elle reprend en parallèle des études de psychologie et de philosophie. L’année 1906 est un tournant dans sa vie, puisqu’elle se consacre exclusivement aux enfants « normaux », d’âge pré-scolaire, auprès desquels, elle va créer sa fameuse méthode pédagogique.

 

Maria montessori fait également partie des premières féministes actives. Elle manifeste au début du siècle avec le slogan « À travail égal, salaire égal».

 

En 1907, Maria Montessori est approchée pour créer une école dans le quartier ouvrier de San Lorenzo où les enfants sont livrés à eux-même toute la journée. Elle y ouvre donc la première Maison des enfants (Casa dei bambini). Un organisme met en chantier la construction de deux immeubles pour regrouper la population des taudis.

 

Sur place, elle va être confrontée à un premier problème, le manque d’hygiène des enfants qui se présentent le matin dans sa classe. Elle va donc créer un sas dans lequel les enfants doivent se laver avant d’entrer. La zone « vie pratique » voit le jour.

 

La Casa dei bambini devient une base de recherche, un laboratoire d’expérimentation où Maria Montessori construit et peaufine sa méthode.

 

C’est là le point de départ pour la création des écoles Montessori.

On en compte aujourd’hui près de 20 000 dans le monde.