Les phonèmes sont les plus petites unités de la parole, les sons élémentaires. Les graphèmes sont les plus petites unités de la langue écrite qui correspondent aux phonèmes. Par exemple, le mot « château » est composé des syllabes ‘cha et ‘teau’ et des graphèmes ‘ch’, ‘a’, ‘t’, ‘eau’. La conscience phonémique correspond à la capacité à reconnaître et manipuler les phonèmes. Il s’agit de l’une des étapes clés de la lecture.

L’émergence de cette conscience n’est pas naturelle, car on ne la développe pas en parlant. Elle s’appréhende par l’apprentissage de la lecture. Toutefois, certains jeux de langage peuvent préparer l’enfant à l’acquérir plus facilement. Des comptines, des rimes ou des devinettes peuvent entraîner l’attention de l’enfant vers les phonèmes. Par exemple, « quel est l’animal dont le nom commence par le son « ppp » ? ».

Par ailleurs, il est également important de préparer l’enfant a visuellement déchiffré les lettres des mots, c’est-à-dire faire le lien entre le son (phonème) et la lettre ou suite de lettre (graphème). L’expérience pédagogique a démontré qu’un apprentissage localisé, autrement dit focalisé sur les sons et les lettres, est beaucoup plus efficace qu’un apprentissage global des mots. Nous vous invitons à lire notre article sur les « lettres rugueuses » afin d’y découvrir une méthode d’apprentissage Montessori basée sur les correspondances graphème-phonème.

Les lettres en miroir peuvent créer de la confusion chez l’enfant. Il s’agit, par exemple, de la lettre ‘p’ et de la lettre ‘b’. En effet, la zone visuelle du cerveau est originellement adaptée pour reconnaître les visages et les objets et non pour distinguer les minuscules détails composant les lettres. C’est pour cela qu’avant d’apprendre à lire, tous les enfants, même ceux ne souffrant pas de dyslexie, confondent les lettres en miroir. Différentes études préconisent l’apprentissage des lettres par le geste, qui permet d’en saisir toutes les fines subtilités. Alors, cela peut paraître paradoxal, mais apprendre à écrire aide à apprendre à lire. Lorsque vous présentez des lettres à vos enfants, prononcez le son de la lettre, tracez-la et invitez votre enfant à faire de même.

Pour les jeunes lecteurs, la lecture est une activité parfois fastidieuse, car elle requiert beaucoup d’efforts. Il faut déchiffrer chaque phonème puis les assembler. Plus un mot est long, plus le temps pour le déchiffrer est long. L’autonomisation de la lecture est un processus progressif. Au bout de quelques années de pratique, vous lisez beaucoup plus vite et le nombre de lettres d’un mot n’impacte plus votre temps de lecture. Cette progression est possible grâce aux neurones de la « boîte aux lettres cérébrales ». Vous déchiffrez directement les morphèmes. Les morphèmes sont les plus petites unités linguistiques qui ont un sens.

Pour accélérer et faciliter l’autonomisation de la lecture, la pratique quotidienne est la clé ! Testez votre enfant et n’hésitez pas à répéter l’exercice pour stimuler efficacement sa mémoire.