La rubrique « les écrits de Maria Montessori » est une synthèse de ce qu’a écrit Maria Montessori à propos d’un sujet. Elles sont directement extraites et retravaillées à partir de ses livres, elles sont donc à replacer dans le contexte de l’époque.

Maria Montessori explique que le « caractère moteur » en lien et au service de l’intelligence est le mouvement de la main. Ce n’est pas la marche, mais bien l’usage de la main qui distingue l’animal ou le végétal de l’homme. En effet, alors que la marche sert exclusivement à se déplacer dans l’espace, la main permet de donner vie à nos pensées intelligentes les plus alambiquées. La main est un organe à la structure complexe qui permet à l’humain d’interagir avec son environnement, mais également de le modifier grâce à son intelligence. La main met l’intelligence en mouvement et aspire au travail. Avec l’apparition du langage, la maîtrise de la main constitue les deux grandes étapes du développement de l’enfant.

La main est associée à des évènements symboliques très forts dans nos sociétés. Cependant, tous ces symboles sont systématiquement liés à la vie sociale adulte. Nous pouvons illustrer cela avec les traditions. Par exemple, lorsqu’un couple se marie à l’église, ils se donnent la main.

Malgré le caractère sacré conféré aux mains, lorsque les enfants les utilisent pour les premières fois, ils se heurtent aux interdictions des parents : « ne touche pas », « ne bouge pas, calme-toi, silence… ». Pourtant, l’usage de leurs mains est nécessaire au développement de leurs premières constructions mentales. Cependant, ce besoin crucial n’a pas été pris en compte. Dans la maison, la grande majorité des objets appartiennent exclusivement à l’adulte et ils leur sont interdits sous peine d’être puni.

« Quand il se meut de manière constructive, se servant de ses mains pour exercer un travail, l’enfant a besoin d’objets extérieurs à manipuler ; autrement dit, il faut qu’il trouve, dans l’environnement, des « motifs d’activité ». »

L’enfant réalise des « actions élémentaires », c’est-à-dire qu’il saisit des objets en poursuivant un raisonnement qui échappe à l’adulte. Par exemple, ouvrir ou fermer une bouteille est très commun. C’est la première manifestation de l’instinct de travail. C’est une étape cruciale de son développement. Or, la société adulte ne lui donne pas de place : combien de fois entend-on : « Ne touche pas à ça », « C’est trop fragile »… On réprime le développement naturel de l’enfant.

Pour résoudre ce conflit, les parents peuvent d’abord créer un environnement qui aura la capacité d’accueillir les besoins de l’enfant. En outre, les parents doivent également apprendre à laisser leurs enfants manipuler des objets parfois fragiles ou larges.

En grandissant, l’enfant observe et assimile les comportements des adultes. Un jour, il souhaitera à faire les mêmes choses avec les mêmes objets. Alors, il saura d’avance ce qu’il veut faire, il ne s’agit pas d’une imitation immédiate. Ainsi, il veut essuyer la vaisselle, se peigner, plier le linge…