La pédagogie Montessori place l’usage des mains au cœur de l’apprentissage et du bon développement de l’enfant. Alors, il est légitime de se demander quel rôle peuvent y jouer les nouvelles technologies dans un monde digitalisé. Les enfants grandissent avec les outils numériques et les manient même parfois mieux que vous. Cependant, s’ils n’ont pas besoin de vous pour les comprendre, ils ont besoin de votre aide pour encadrer leur pratique, mais également leur enseigner les bons gestes et les bons réflexes à avoir.

Premièrement, avant de donner des directives aux plus petits, il est crucial d’analyser ses propres pratiques. En effet, l’enfant apprend en imitant le comportement des adultes qui l’entourent. Si vous êtes constamment rivé à votre smartphone ou à votre ordinateur, votre enfant risque de vouloir répéter les mêmes gestes. En outre, les contradictions parentales embrouillent et désorientent les enfants ; elles remettent aussi occasionnellement en cause la légitimité des interdictions. Alors, avant de contraindre nos petits, essayons de nous-mêmes acquérir les bons gestes et de développer une relation saine aux outils numériques.

Les préconisations évoluent selon l’âge de l’enfant. Avant 3 ans, les écrans sont déconseillés, car ils ne participent pas du tout au développement de l’enfant. En effet, l’enfant doit être actif, c’est-à-dire utiliser ses sens et exercer sa motricité pour développer son intelligence. Il doit jouer, bouger, saisir et toucher des objets, … De plus, il doit échanger avec son environnement, notamment avec les adultes qui l’entourent. La relation affective est au cœur même du développement de l’enfant. Or, avant 3 ans, l’enfant est passif devant un écran, qu’il s’agisse d’un smartphone, d’une tablette ou d’une télé. En effet, le cerveau du petit ne lui permet pas de comprendre les images qui défilent trop vite pour lui.

Pour conclure, le problème est moins le temps passé effectivement devant les écrans, mais plutôt que le temps passé devant les écrans n’est pas mobilisé pour d’autres activités plus productives et fondamentales pour le bon développement du petit.

En outre, paradoxalement, cette activité pourtant passive fatigue l’enfant qui est alors moins apte à gérer ses émotions au quotidien. L’effet calmant de l’écran est une illusion ; l’état d’hypervigilance qu’impose le visionnage du dessin animé donnera lieu par la suite à un état d’hyper excitation.

C’est pour cela que le visionnage passif et long, de dessins animés ou vidéos YouTube, par exemple, sont à éviter. Toutefois, ne diabolisons pas non plus complètement les écrans. Un parent surchargé ou fatigué peut évidemment de temps à autre laisser son enfant regarder seul un dessin animé sans pour autant mettre sa santé en péril. Le plus important est de vérifier ce que l’enfant regarde et de limiter dans la mesure du possible ces moments de passivité.