Si Maria Montessori s’est attelée à repérer les caractéristiques des enfants selon leurs âges afin de proposer des méthodes d’apprentissage adaptées, elle a toutefois longuement insisté sur les particularités de chaque individu. Savoir accompagner un enfant dans la bienveillance, c’est en premier lieu respecter ses singularités. Un enfant est un être en perpétuel mouvement et en évolution constante, nous ne pouvons le contraindre à se transformer en une image figée qui nous plaît. Cependant, nous pouvons l’aider à sortir du carcan d’un rôle caricatural (pitre, bêtise, qui s’en fout…) lorsqu’il s’y perd.

En ce qui concerne les caractéristiques physiques, il n’y a pas de modifications majeures à cet âge-là. Les métamorphoses se concentreront pendant l’adolescence.

En revanche, les évolutions psychiques sont spectaculaires. Premièrement, l’enfant qui auparavant percevait son environnement uniquement pas ses cinq sens est capable de raisonner et d’appréhender des concepts abstraits comme le poids ou les couleurs. En outre, il est dorénavant capable de bien distinguer la réalité et l’imaginaire. Il peut donc prendre conscience de perceptions sans user de ses sens. Il est capable de se projeter dans l’infiniment grand ou l’infiniment petit. Par ailleurs, l’enfant raisonne et apprécie particulièrement déceler les relations de cause à effet.

L’autonomie a toujours été la clé de voute de la pédagogie Montessori. Maria Montessori écrivait que l’enfant de moins de 6 ans essayait d’apprendre à faire de lui-même. L’enfant de plus de 6 ans cherche à acquérir cette autonomie dans le domaine intellectuel. Il aspire à réfléchir par lui-même et à comprendre le monde qui l’entoure : c’est la fameuse période des « pourquoi ».

Entre 6 et 12, l’enfant accorde une place très importante à l’amitié, il se construit socialement. L’instinct grégaire le pousse à être en groupe. Il s’éloigne de sa famille et recherche une sorte d’indépendance sociale. Il se construit aussi son identité, il interchange de rôle et apprend à se comporter de manières différentes selon les personnes à qui il s’adresse.

L’enfant développe également une conscience morale, il est curieux et fasciné par les concepts que sont la justice, l’égalité et les règles (qu’il remet en cause). Il essaye de déterminer ce qui est de l’ordre du bien et de l’ordre du mal.

Enfin, l’enfant de 6 à 12 ans est émerveillé et captivé par les héros. C’est le temps de contes, des histoires merveilleuses plein de rebondissements qui se terminent par une morale instructive. Cette passion est intrinsèquement liée à au développement de son imagination et de ses capacités de raisonnement. Il est également très susceptible de choisir un héros et l’ériger comme son modèle, son idéal. Il peut s’agir d’un héros fictif ou réel.

Alors, maintenant que nous avons accumulé toutes ces connaissances, comment les mettre à profit pour proposer un environnement adapté aux caractéristiques de nos petits ? Nous répondrons à cette question dans un prochain article. 🙂