Ces 15 dernières années, de nombreuses études en neurosciences ont été réalisées sur le développement cérébral des tout-petits.uCes découvertes viennent appuyer le travail d’observation de Maria Montessori et confirment les bienfaits de sa pédagogie.

Ce qui ressort de ces études c’est que le cerveau immature des bébés est déterminé par leur environnement. En effet, toutes les relations que va connaître le bébé va modifier en profondeur son cerveau et cela dès sa vie in utero et jusqu’à l’âge de deux ans. Par la suite son cerveau restera modulable mais avec plus de difficulté. Chaque relation va donc avoir un impact sur ses neurones mais aussi ses molécules, ses connections synaptiques, ses circuits neuronaux et sa structure cérébrale.C’est pourquoi, il faut faire preuve d’une grande empathie et de bienveillance avec l’enfant afin de permettre à son cerveau de développer au maximum son potentiel. Et bien sûr, il faut également prendre soin de la femme enceinte pour lui éviter tout stress pendant sa grossesse.

Comment est structuré le cerveau de l’enfant ?

Chez les bébés le cortex préfontal antérieur est sous développé. C’est cette partie du cerveau qui nous distingue des grands singes et qui joue le rôle de filtre émotionnel. C’est lui seul qui permet de nous controler à la difference des animaux.

L’enfant est dirigé par son cerveau archaïque et son cerveau émotionnel. Ainsi, un enfant qui pleure, qui crie, qui griffe ou qui mord est simplement entrain de répondre à sa manière, à une tempête émotionnelle. Il est important de rappeler qu’un enfant de moins de 3 ans, ne fait pas de caprice. Il a une réponse comportemental proportionnelle au bouleversement émotionnel qu’il est en train de vivre et qui le fait souffrir.

Une fois que nous avons pris conscience de cela, il est plus simple pour nous de compatir.
La bonne réponse pour accompagner l’enfant n’est pas le cri ou la punition, bien au contraire cela aurait un effet néfaste et surtout contre productif. Vous l’aurez compris, Il faut donc, en tant que parents, répondre avec bienveillance à cette colère, cette anxiété ou cette peur.

Pour cela c’est vous parents qui allez jouer le rôle de prothèse de cortex cerébral préfontal en verbalisant et en expliquant à l’enfant ce qu’il ressent. En le prenant dans les bras, et une fois la crise atténuée, en relativisant le problème. Ainsi on aide le tout-petit à comprendre son émotion et ce procédé va aider le cerveau à se développer et de mieux gérer les prochaines crises.

Qu’est ce que la placticité cérébrale ? :

La placticité cérébrale correspond à ce que Maria Montessori appelait l’esprit absorbant de l’enfant.

Le cérveau du bébé arrive sur terre précablé et va se développer en fonction de son environnement de ce qu’il va vivre, de ses relations aux autres et de ses expériences. Ainsi le cerveau de l’enfant va se spécialiser dans certaines compétences et va passer de 1 million de milliards de connexions synaptiques à 300 000 milliards.

Attention cela ne veut pas dire que l’adulte n’est pas moins intelligent, il s’est juste, avec le temps, spécialisé dans certains domaines, comme sa langue, sa culture, ses comportement sociaux etc…
Apprendre c’est donc éliminer des capacités superflues pour se concentrer sur l’utile.

Le problème c’est que le cerveau ne fait pas des coupes en fonction des qualités synaptiques mais en fonction des quantités. Ainsi, plus l’enfant aura eu de l’expérience, plus elle aura un impact sur son cerveau. Par exemple la qualité du langage dans lequel baigne un enfant sera déterminant pour le développement de son propre langage mais aussi de son architecture cérébrale. À un an, le cerveau à déjà fait des coupes radicale et à deux ans, les fondations de son architecture cérébrales sont posées.

La période entre 0 et 2 ans correspond à une grande période de vulnérabilité mais également à une grande opportunité. Plus l’enfant est entouré d’amour et d’empathie, plus le développement de son cerveau sera efficace.

La placticité cérébrale se poursuit toute notre vie mais avec beaucoup moins d’intensité à partir de l’adolescence.

Les étapes de développement de l’enfant :

Maria Montessori a identifié quatre étapes et les scientifiques ont démontrés récemment que ces périodes correspondent assez bien au développement du cortex cérébral antérieur.

Chaque étape à des caractéristiques qui lui son propre. 
En ce qui nous concerne, la période de la naissance à 6 ans correspond à la petite enfance qui est la phase d’acquisition des caractéristiques humaines et de la construction de la personnalité.
 De la naissance à 3 ans, on répondra au besoin de l’enfant : «Aide-moi à être moi-même» et de 3 ans à 6 ans, ce sera «Aide moi à faire moi-même».

L’enfant passera par des périodes dites sensibles. Il sera poussé naturellement à s’intéresser à des aspects de son environnement. L’enfant va donc s’orienter dans son environnement pour puiser les connaissances en fonction de ses besoins. Il va être plus ou moins intéresser, ou être sensible à certaines activités. Il faut donc en tant que parents bien observer son enfant pour lui proposer des activités qui vont nourrir ses besoins.

Les périodes sensibles ont une durée et une intensité variable entre elles et variable entre individus. On en dénombre six :

– La période sensible de l’ordre (de la naissance à 6 ans).

– La période sensible du mouvement (de 0 à 5-6 ans)

– La période sensible du langage (de 0 à 7 ans).


- La période sensible des sensations (de 0 à 6 ans)

– La période sensible des petits objets ( de 1 à 6 ans)


- La période sensible à la vie sociale ( avant la naissance avec un pic à 6 ans).

Ces périodes sensibles sont momentanées et cessent dès que les connaissances recherchées sont acquises. Cette attirance pour une activité, une expérience est vitale. C’est même douloureux pour l’enfant quand c’est contre carré. Un enfant qu’on limite dans son expérience peut donc connaitre une crise de tristesse ou de colère qui peut ensuite être compris par erreur comme un caprice.

Maria Montessori disait que « Si l’enfant n’a pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est à jamais perdue». L’apprentissage sera alors beaucoup plus difficile, voir même dans certains cas extrêmes, impossible !

L’ordre :

L’enfant a besoin d’ordre, de routine et d’habitude afin de lui apporter un cadre sécurisant. Cet ordre extérieur lui permet de construire son ordre intérieur à partir de tous les stimulis sensoriels qu’il doit gérer chaque jour. La période de l’aide est particulièrement importante autour des 8-9 mois, au moment de l’acquisition de la permanence de l’objet. Il découvre qu’un objet ou un individu qui ne voit pas continu d’exister. Cela coïncide avec le sentiment d’abandon. Période très sensible et de grande anxiété pour les petits.

Le mouvement :

Il faut tout d’abord savoir que l’intelligence de l’enfant va se construire dans le mouvement. Plus l’enfant manipule, bouge, expérimente, plus l’apprentissage sera efficace. Il faut donc favoriser le mouvement. La motricité libre est la clé pour aider votre enfant à se développer. Il faut éviter les parcs, les transats, les lits à barreaux le plus possible, en proposant par exemple à votre enfant un espace sécurisé au sol dans lequel il va pouvoir bouger à sa guise.

Le langage :

Dolto disait, tout est langage. Le langage est déterminant dans l’architecture cérébral de l’enfant. Il est même déterminant de son intelligence. La stimulation est nécéssaire. Le rôle des parents et de faire baigner l’enfant dans un environnement riche avec un langage soutenu. On évite absolument le parlé « bébé ».

Avant ses 1 an, le bébé va commencer par pointer du doigt pour vous demander de nommer les choses. Lorsqu’un enfant commence à balbutier, on reste positif, on ne le reprend pas en disant «non ce n’est pas valabo mais lavabo», il suffit de répéter le mot correctement comme si l’enfant avait prononcé correctement le mot par exemple « oui, tu as raison le lavabo est blanc ». L’enfant n’est pas encore en capacité consciente de percevoir son erreur, mais le cerveau, lui l’enregistre. Vous pouvez également faire attention au choix de vos mots. Par exemple, au lieu de : « Accroche ton manteau au porte-manteau », vous pouvez dire « Suspend ton imperméable jaune à la patère ». Ce langage plus soutenu va raffiner l’enfant.

On espère que ce sujet vous aura intéressé, on revient très vite avec un article pratique pour favoriser le développement cérébral de bébé.