Maria Montessori expliquait que la période sensible du langage se déroule des 0 à 6 ans. Une période sensible est une période pendant laquelle un enfant peut apprendre très rapidement et avec plaisir un caractère particulier. Dans le cas de la langue, l’enfant dispose d’un mécanisme de création du langage qui lui permet d’apprendre n’importe quelle langue, facilement, s’il est exposé à cette dernière. C’est également la période idéale pour apprendre à lire et écrire. Le principe directeur de la pédagogie Montessori est de soutenir et accompagner l’enfant dans son développement naturel.

Si votre enfant décrit ses dessins, invente des écritures qu’il vous « lit », demande comment on écrit tel mot, s’intéresse aux lettres… c’est qu’il est très probablement dans la période sensible de l’écriture.

Ainsi, en classe Montessori 3-6 ans, les enfants commencent ces apprentissages. En arrivant dans la classe 6-9, l’enfant maîtrise donc déjà des bases de la lecture et de l’écriture.

Maria Montessori a ainsi élaboré des activités spécialisées et du matériel, adaptés aux enfants de moins de 6 ans, dédiés à l’apprentissage de la lecture et l’écriture. Ces activités ont été construites pour transmettre des apprentissages précis et isolés : elles décomposent le processus d’apprentissage en des exercices différents. Cette méthode se différencie de celle du système éducatif classique qui demande aux enfants de 6 ans d’apprendre simultanément à lire, tracer des lettres et manier un crayon.

En ce qui concerne, l’apprentissage de l’écriture, Maria Montessori décompose le mécanisme en deux parties : le mécanisme moteur (utiliser un crayon et connaître la forme des lettres) et le travail de l’intelligence.

Pour apprendre à manier le stylo, le matériel des formes à dessin aide les enfants qui disposent des formes lourdes sur du papier et en dessinent le contour. Les lettres rugueuses permettent aux enfants de s’entraîner à tracer le contour des lettres.

Des exercices faciles entraînent l’oreille des enfants à reconnaître les sons. Par exemple, on peut demander aux enfants « je vois un objet commençant par le son mmm… » et ce dernier doit le pointer du doigt.

L’alphabet mobile est composé de lettres cursives que l’on peut déplacer pour former des mots. Grâce à ce matériel, l’enfant peut composer des mots et se corriger facilement. Il comprend que les mots traduisent des phénomènes et des objets réels. Lorsqu’ils l’utilisent, l’accompagnant doit prononcer les lettres en répétant et en insistant sur les sonorités. L’enfant apprend dans un premier temps à écrire phonétiquement.

Toutes ces activités transmettent des enseignements spécifiques. Lorsque l’enfant les maitrise et qu’il sait donc manier un stylo, tracer des lettres et former des mots, il sait écrire.

Maria Montessori parlait d’une « explosion » de l’écriture, car si l’apprentissage est progressif, la capacité à écrire apparaît d’un coup. L’enfant accumule discrètement des savoirs, et un jour, il sait écrire : la révélation peut parfois être surprenante.